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‘La dimension de la musique’

 

Osho bien aimé,

Pouvez-vous nous en dire plus sur ce que vous entendez par ‘la dimension de la musique’ ?

 

Yoga Chinmaya, la vie peut être vécue de deux façons – soit en tant que calcul, soit en tant que poésie. L’homme a deux côtés à son être intérieur : la dimension du calcul qui crée la science, le monde des affaires, la politique ; et le côté sans calcul qui crée la poésie, la sculpture, la musique. Ces deux côtés n’ont pas encore été reliés l’un avec l’autre, ils mènent des existence séparées. À cause de cela l’homme est énormément appauvri, il reste inutilement déséquilibré – ces deux côtés doivent être connectés l’un avec l’autre.

L’approche scientifique montre que votre cerveau a deux hémisphères. L’hémisphère gauche calcule, il est mathématique, il est prose ; et l’hémisphère droit du cerveau est poésie, amour, chanson.  Un côté est dévolu à la logique, l’autre côté à l’amour. Un côté est syllogisme, l’autre côté est chanson. Et ils ne sont pas réellement connectés, du coup l’homme vit une sorte de déchirure.

Mon effort consiste à relier ces deux hémisphères.

L’homme doit être aussi scientifique que possible en ce qui concerne le monde objectif, et aussi musical que possible en ce qui concerne le monde de la relation.

 

À l’extérieur de vous, il y a deux mondes. L’un est le monde des objets : la maison, l’argent, les objets. L’autre est le monde des personnes : l’épouse, le mari, la mère, les enfants, l’ami. Avec les objets soyez scientifique ; ne soyez jamais scientifique avec les personnes. Si vous êtes scientifique avec les personnes, vous les réduisez à n’être qu’un objet, et c’est un des plus grands crimes que l’on ait commis. Si vous traitez votre femme uniquement comme un objet, comme un objet sexuel, alors vous vous comportez d’une façon vraiment immonde. Si vous traitez votre mari uniquement comme un support financier, comme un moyen de survie, alors c’est immoral, cette relation est immorale – c’est de la prostitution et rien d’autre.

Ne traitez pas les gens comme ça, ils sont une fin en eux-mêmes. Soyez dans un échange, en amour, avec respect.  Ne les possédez jamais, et ne vous laissez jamais possédé. Ne soyez pas dépendant, et ne rendez pas dépendantes les personnes autour de vous. Ne créez aucune dépendance ; restez indépendant, et laissez-les être indépendantes.

C’est cela la musique. C’est cette dimension que j’appelle ‘la dimension de la musique’. Et si vous pouvez être aussi scientifique que possible avec les objets, votre vie sera riche, vous vivrez dans l’aisance ; si vous pouvez être aussi ‘musical’ que possible, votre vie aura de la beauté.

Et il y a aussi une troisième dimension, qui se trouve au-delà du mental.

Les deux dimensions dont j’ai parlé font partie du mental : le scientifique et l’artiste. Il y a une troisième dimension, invisible – la dimension du ‘non-mental’. Celle-là appartient au mystique. Elle est accessible par la méditation.

 

Donc je dis qu’on doit se rappeler de ces trois mots – les trois ‘M’ : mathématiques, le plus bas ; musique, juste au milieu, ; et méditation, le plus élevé. Un être humain parfait est scientifique avec les objets, esthétique, musical, poétique avec les personnes, et méditatif en ce qui le concerne, lui. Là où ces trois-là se rencontrent, une grande félicité apparaît.

C’est la réelle trinité, TRIMURTI.

En Orient, particulièrement en Inde, on voue un culte à l’endroit où trois cours d’eau se rejoignent – on l’appelle SANGHAM, le confluent, le point de rencontre. Et le plus grand de tous est Preyag, là où le Gange, Jamuna, et Saraswati  se rejoignent. Mais vous pouvez voir le Gange, et vous pouvez voir Jamuna, mais Saraswati est invisible – vous ne pouvez pas le voir. C’est une métaphore !

Cela représente, symboliquement, la rencontre intérieure des trois. Vous pouvez voir les mathématiques, vous pouvez voir la musique, vous ne pouvez pas voir la méditation. Vous pouvez voir le scientifique, et son travail dans le monde extérieur. Vous pouvez voir l’artiste, et son travail fait aussi parti du monde extérieur, mais vous ne pouvez pas voir le mystique, son travail est subjectif. C’est cela SARASWATI – la rivière invisible.

Vous pouvez devenir un lieu sacré, vous pouvez sanctifier ce corps et cette terre : ‘ce corps lui-même, le Bouddha’, ‘cette terre elle-même le ‘Paradis du Lotus’. C’est mon slogan pour les sannyasins. Un sannyasin doit être la synthèse ultime de tout ce que ‘Dieu’ est.

 

Dieu n’est connu que lorsque vous êtes parvenu à cette synthèse. Autrement vous pouvez croire en Dieu, mais vous n’en connaîtrez rien. La croyance ne fait que masquer votre ignorance. En avoir l’expérience transforme ; seule la Connaissance amène la compréhension. La Connaissance n’est pas seulement de l’information : la Connaissance est la synthèse, l’intégration, de tout votre potentiel.

Là où le scientifique, le poète, et le mystique se rejoignent et deviennent ‘UN’ - là où cette grande synthèse se produit, là où les trois visages de Dieu s’expriment en vous – VOUS devenez un Dieu. Vous pouvez alors déclarer : « AHAM BRAHMASMI ! - Je suis Dieu ! » Vous pouvez alors dire aux vents, à la lune, à la pluie et au soleil : « ANA’L HAQ ! – je suis la vérité ! » Avant cela, vous n’êtes seulement qu’une graine.

 

Quand cette synthèse se produit, l’éclosion a lieu, vous fleurissez – vous devenez le lotus aux mille pétales, le lotus d’or, le lotus éternel qui ne meurt jamais - AES DHAMMO SANANTANO : telle est la loi immuable que tous les bouddhas ont enseigné au fil des âges.

 

OSHO The Dhammapada : The Way of the Buddha vol. 2 chapître 10 question 1

            10 juillet 1979

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