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Référence de la petite annonce : 15514
Je propose dans la catégorie : vidéo
annonce déposée le : 19-05-2011
Par : etrebien
Le webdocumentaire "Une oasis sur la colline"

un lieu de paix

http://www.revue21.fr/En-Israel-une-oasis-de-paix

1er mars 2011

En Israël, une oasis de paix

Marine de Saint Seine


A quelques kilomètres de Jérusalem, une poignée d’Israéliens juifs et arabes vivent ensemble depuis 40 ans. Un havre de paix fragile.


Perché sur les hauteurs, le long de l’autoroute qui relie Jérusalem à Tel Aviv, le village de Neve Shalom-Wahat al-Salam est un havre de paix. Les maisons sont chaleureuses, voire cossues pour les plus récentes, les jardins bien entretenus. Figuiers et bougainvilliers répandent une odeur apaisante dans la dizaine de rues de la petite ville. A Neve Shalom-Wahat al-Salam, juifs et arabes cohabitent depuis 40 ans.

Les maisons de Neve Shalom-Wahat al-Salam, construites sur une colline de pierres et de ronces, sont confortables, voire cossues.
Lorsque le frère dominicain Bruno Hussar, envoyé en Israël par sa congrégation pour ouvrir un centre d’études sur le judaïsme, commence à imaginer un village utopique à la fin des années 1960, son idée est de mélanger juifs, musulmans et catholiques. Rapidement soutenu par quelques pionniers, dont une Française, Anne Le Meignen - aujourd’hui doyenne du village - il la concrétise autour d’arabes et de juifs, sans référence religieuse. Neve Shalom-Wahat al-Salam, dite NS-WAS ( Oasis de Paix en hébreu et en arabe) naît le 6 novembre 1970.

Les débuts sont chaotiques : « Nous avons bien failli baisser les bras, confie Anne Le Meignen, qui a vécu les premières années sous la tente sans eau ni électricité. Tout n’était que ronces et cailloux ». Quatre ans auparavant, cette Parisienne, assistante sociale, célibataire, était venue passer quelques mois dans un kibboutz pour « faire le point » sur sa vie. Elle avait rencontré le frère Bruno Hussar et tout de suite adhéré à son rêve.


Anne le Meignen, 86 ans, est la doyenne du village.
Des couples de juifs rejoignent bientôt les fondateurs, puis les premiers Israéliens arabes s’installent. Ils décident d’élever leurs enfants dans une même école, avec des cours en hébreu et en arabe. Cette école multiculturelle, pilier central du programme pour la Paix du village, fait aujourd’hui référence : elle a inspiré la création de quatre établissements similaires dans le pays, dont un à Jérusalem.

Reconnu en 1985 par l’État israélien, Neve Shalom-Wahat al-Salam a gagné en notoriété, en Israël et à l’étranger. Plusieurs associations « d’amis de NS-WAS », en Europe et aux Etats-Unis, soutiennent financièrement les initiatives des 52 familles du village, 26 juives, 26 arabes, par la construction d’un centre spirituel pluraliste, de programmes éducatifs pour la paix, d’un terrain de foot, d’une bibliothèque, etc…

Omer et Rami, 26 ans, ont grandi ensemble. Omer est juif, Rami arabe. À 17 ans, tels des ambassadeurs de paix, ils sont allés présenter Neve Shalom-Wahat al-Salam à travers les Etats-Unis. Lors d’une conférence en Suisse, pour les Nations Unies, leur discours, dans lequel l’un terminait la phrase de l’autre, a été récompensé par un prix.

Omer, qui fait aujourd’hui ses études à Tel Aviv, vient de rentrer au village pour le week-end. Cela fait un an qu’il n’a pas vu Rami. Les deux garçons tombent dans les bras l’un de l’autre. Leur amitié est profonde, même s’ils ont vécu des moments de tension. Impossible, pour Rami, arabe, donc dispensé de service miliaire, de comprendre que son ami n’ait pas cherché à en être exempté. « J’étais en colère contre lui. Il m’a expliqué ses raisons et je les ai comprises, mais il n’empêche : selon moi, qui grandit à NS-WAS ne devrait pas aller à l’armée, c’est incompatible. » Pour Omer, ce n’était pas si simple : « En tant que citoyen d’Israël - et même si je ne suis pas toujours d’accord avec ses décisions politiques - je ne voulais pas fuir mes responsabilités. J’ai donc fait en sorte d’être dans la Marine, une unité de combat qui surveille la côte, mais ne va pas dans les territoire occupés ».


Omer, juif, originaire du village, a vanté le modèle de son "oasis de paix" aux Etats-Unis et en Suisse.
Neve Shalom-Wahat al-Salam connaît régulièrement des périodes de discorde, dont l’intensité est fonction des drames qui ébranlent le pays. « A cause du conflit, la vie en commun que nous avons choisie n’est pas facile. Les identités se renforcent et soulignent les différences, reconnaît Anne Le Meignen. Seules des familles volontaires s’installent ici. Mais elles peuvent parfois se lasser. »

Calée au fond de son rocking chair, Anne Le Meignen, 86 ans, a toujours le sourire volontaire et l’oeil pétillant de ses 40 ans. « La paix est un travail de tous les jours, mais le seul fait que tant de personnes désirent s’installer à Neve Shalom-Wahat al-Salam est une réponse à mes doutes. » Dix-sept nouvelles familles, sélectionnées en fonction de leur motivation, viennent d’être acceptées par le Comité d’accueil du village. Elles obtiendront un lopin de terre, il leur reviendra de construire une maison. 300 autres familles sont sur liste d’attente. Discrètement, laborieusement, la paix poursuit son oeuvre sur la colline.

Photographies © Piw !

Voir aussi le webdocumentaire "Une oasis sur la colline"



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Cette page, mise en ligne le 19-05-2011, a été consultée par 592 visiteurs
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