Sur fond de mantra, je rêve en regardant par la fenêtre grande ouverte et je me souviens de ces mots retrouvés il y a quelques jours, tous seuls sur une feuille, le début de quelque chose peut-être et aussi un état que j’ai connu pendant des années :
" Quelle animation tout à coup ! Il y a si longtemps… Parfois, je reste des journées entières sans rien faire. Je regarde par la fenêtre. J’attends. Tout peut se passer. Je ne sais pas… la terre trembler, le téléphone sonner, une mort, une naissance, une amie oubliée… une silhouette sur la route, un homme perdu qui cherche son chemin, tout d’un coup l’amour comme une fulgurance. Mais il ne se passe rien. Que mon sang qui bat dans mes veines, la salive dans ma bouche "
Pas de point final ni de points de suspension. La phrase s’arrête comme ça, comme l’état dont je parle. J’aime bien ces mots, je les trouve émouvants. J’aime avoir été celle-là, avec cette patience, comme les femmes d’une autre époque qui passaient des après-midi entiers assises au coin d’une fenêtre, à coudre ou broder, à attendre le retour de l’homme, la lettre d’un amoureux, des nouvelles d’un fils parti à la guerre, à regarder la lumière baisser et à recommencer le lendemain. J’aime avoir eu cette expérience profonde pendant des années, qu’elle m’ait transformée, qu’elle ait lentement et silencieusement œuvré en moi et que, pendant ce temps, j’ai été veillée avec amour et bienveillance par mes Gardiens Sacrés qui savent que le Temps n’existe pas.
Que l’Amour soit dans nos cœurs,
Brigitte Guilhot